En guise d'intro
Chat bouillant se fout complètement de l'eau froide : Le droit du serf reprend du service.
En vue de commercialiser les bouquins sous format numérique, certains éditeurs ont entrepris de proposer des avenants aux contrats, offrant royalement l'équivalent des pourcentages papier, c'est-à-dire beaucoup moins que les traditionnels 50% sur les droits annexes... alors qu'il n'y a pas de distribution, que le coût de la diffusion devrait être très faible et que l'essentiel du boulot éditorial est déjà effectué. Bref, ce n'est pas seulement de l'arnaque, c'est de la spoliation.
Afin de ne pas créer de précédents regrettables ni laisser les tractations commerciales se mener dans notre dos, nous devons conduire une réflexion, la plus exhaustive possible, pour proposer collectivement un code d'usage, une marche à suivre, une norme, un avenant type, un outil de travail, une fin de non recevoir... bref, pour "aider" les éditeurs à négocier le virage du numérique sans imposer aux auteurs et à leurs ayants droit la gourmandise de parasites tiers (comme ils en ont pris l'habitude avec les diffuseurs et distributeurs des ouvrages papier... qui sont souvent dans le même groupe qu'eux), ni état de fait, ni conditions drastiques, ni indigence.
Il est peu probable que notre "assistance" soit appréciée, ni
spontanément prise en compte, mais nous disposons d'arguments qui
devraient nous permettre d'être entendus.
- Le nombre d'ouvrages "sous contrats d'édition" est faramineux.
- Ces ouvrages ne peuvent en aucun cas être commercialisés numériquement sans l'aval des auteurs ou des ayants droit.
- Les sommes actuellement en jeu sont minimes, ne se répercutant que
très faiblement sur le portefeuille de l'auteur s'il ne parvient pas à
s'entendre avec l'éditeur, mais l'enjeu à moyen terme est considérable.
Or, dans de nombreux cas, ce "moyen terme" laisse à l'auteur la
possibilité de recouvrer le plein usage de ses droits pour les négocier
avec des éditeurs (ou directement des diffuseurs) mieux-disants.
D'ailleurs, si la France est (très) en retard dans le domaine, la
volonté étatique
d'équiper les élèves de liseuses, devrait rapidement faire éclater la
bulle (d'où peut-être la précipitation éditoriale, groupe Gallimard en
tête,
après des années d'inertie).
- Les plateformes et les outils de diffusion numérique sont légion, donc potentiellement très concurrentiels.
Outre l'aspect purement financier des droits numériques, nous devons aussi veiller sur la durée contractuelle d'exploitation de ces droits, entre autres.
Ce blog est un lieu d'échange, alimentez-le. Il n'y a pas le feu, mais ce n'est pas vraiment le moment de différer le débat.
Pour ceux que cela concerne, ne signez pas les avenants qui vous sont aujourd'hui soumis. Vous n'avez rien à y gagner et nous y perdrions tous.
Ayerdhal